Initiation cascade de glace
Ce 23 janvier, pas de grasse matinée, plutôt réveil matinal avec pour objectif une initiation
cascade de glace avec Alpi. Mais qu’est-ce donc ? Le principe est plutôt simple, plutôt que
de grimper sur un mur dans une salle sur des prises en résine, pendu sur nos mains et nos
doigts meurtris. On remplace le mur par de la glace vive, on enfile une paire de gants et sa
Goretex, et pour finir une paire de piolets techniques et des crampons, le tout en plein air et
c’est parti. Ah oui, un détail, on n’oublie pas son DVA pour les risques avalancheux… La
classe, non ? Ouaih, bon, ça, c’est la théorie, pour la pratique, lire la suite de
Donc, nos deux GOs Pierre et Florian nous accueillent motivés pour cette initiation, direction
Kandersteg et son plateau du Sonnenbühl. Après deux petites heures de route, une montée
en téléphérique, petite marche d’échauffement pour l’ensemble du groupe dans la direction
de l’Altels au pied duquel se trouvent nos fameuses cascades. Plafond bas, jour blanc,
ambiance ouatée, il fait frisquet ! 30 minutes plus tard nous sommes à l’attaque, revue de
matériel, réglage de crampons et nos deux virtuoses de la glace sont prêts à en découdre
avec la montagne. La progression se déroule sans accrocs, pose de broche à glace… Tout
s’est plutôt bien passé jusqu’à la pose du relais, si on oublie le fait que Florian s’est aperçu
qu’il avait oublié de prendre les dégaines du club. Du côté de Pierre, ça a l’air ok, de mon
côté aussi, jusqu’à ce que Florian s’aperçoive qu’il lui manque son crochet à lunulle. Un petit
outil au combien utile pour tirer la cordelette servant à poser un Abalakov. Abalakov,
lunulle… que de mots barbares pour résumer une technique de sécurisation bien pratique en
glace. Le principe, c’est de faire deux trous dans la glace à un certain angle à l’aide de
broches et que ces deux trous communiquent afin de faire passer une cordelette à travers la
glace pour poser un rappel ou pour sécuriser le relais. Mais pour aller chercher cette
cordelette, il faut la crocheter, sinon impossible de l’attraper. D’ailleurs tous les volontaires
alpinautes de la journée ont pu s’exercer sur un atelier et il était alors facile de voir que ça
n’a rien d’évident sans un minimum d’entrainement.
Finalement la lunulle a été posée, nos deux initiateurs sont redescendus en moulinette et
nous avons pu nous lancer à notre tour sur les voies préparées. Après quelques explications
sur la technique de « planter de piolet » et le cramponnage adequat, finalement c’est
carrément classe de s’apercevoir que 80 kgs (je parle pour moi :)) tiennent en toute sécurité
sur deux dents de piolet enfoncées dans la glace. Sensations garanties et grande fierté
lorsque la pente se raidit et que la progression se fait au ralenti.
Tout au long de la journée nous avons eu la chance de grimper sur plusieurs voies et nous
essayer sur plusieurs ateliers. Une dernière voie de cascade a été ouverte avec un mur plus
vertical dans le final pour faire monter l’adrenaline des plus motivés. Pour les autres, Florian
a animé un atelier DVA pour pratiquer la recherche de victimes en cas d ‘avalanche.
Dans le même temps le soleil s’est levé, réchauffant l’atmosphère au grand desespoir de nos
cascades qui se sont mises à suer et goutter.
Finalement vers 15H00, il est temps de penser à déséquiper les voies, ranger le matériel et
immortaliser une dernière fois le lieu avec quelques photos souvenirs de ce plateau et ses
sentinelles de glace et de pierres. Des instants intenses gravés dans nos mémoires tandis
que nous reprenons le chemin du retour, avant d’apprécier un pot de l’amitié bien mérité
dans la « Gasthaus » locale afin d’évoquer les souvenirs de la journée et d’envisager les
prochaines sorties dans un futur proche, nous n’en doutons pas.
Franck